Aucune cérémonie majeure à Bali ne peut avoir lieu sans une offrande au temple de Besakih. Malgré son importance, l’accès n’est pas toujours simple pour les visiteurs : des règles strictes encadrent la tenue vestimentaire et l’attitude sur place.
Les jours de fête religieuse bouleversent les horaires et limitent l’accès à certaines zones. Pourtant, chaque année, des milliers de personnes affluent pour découvrir ce site central de la spiritualité balinaise et s’adapter à son rythme particulier.
Plan de l'article
Besakih, le temple mère : un lieu sacré au cœur de Bali
Sur les flancs du mont Agung, volcan redouté et vénéré, le temple de Besakih dresse ses terrasses vers le ciel. Ce sanctuaire n’est pas qu’un simple monument : il incarne le cœur spirituel de Bali. Ici, la roche noire affleure sous la brume, tandis que la ferveur des fidèles s’exprime, entre rizières en terrasse et jungle profonde du Karangasem. Impossible de résumer le site à un seul édifice : plus de 80 sanctuaires se succèdent, du majestueux pura Penataran Agung dédié à Shiva, au pura Batu Madeg pour Vishnu, jusqu’au pura Kiduling Kreteg associé à Brahma.
Le temple mère, ou pura Besakih, s’étage en terrasses, chaque niveau rapprochant un peu plus du sacré. Franchir les portes monumentales, candi bentar ou kori agung, c’est pénétrer dans un espace où le quotidien bascule dans le rituel. Les merus, ces tours à toits superposés, s’élancent vers le ciel, témoins du dialogue entre la terre et les divinités.
Fondé selon la tradition par le sage Markandeya, le temple de Besakih a traversé les épreuves du temps : séismes, éruptions, la plus marquante en 1963, sans jamais faillir. Il concentre la vie religieuse et sociale de Bali, irriguant toutes les grandes cérémonies. Pour qui prévoit un voyage à Bali, ce sanctuaire demeure une étape incontournable, à la fois repère spirituel et lieu de mémoire collective.
Pourquoi ce sanctuaire fascine-t-il autant les voyageurs ?
Ce qui saisit d’emblée au temple de Besakih, c’est la puissance du lieu. Les sanctuaires se multiplient à flanc de montagne, dédiés à chaque divinité du panthéon hindou. Les merus s’élèvent, les portes sculptées rythment le parcours : chaque pas, chaque escalier, chaque autel s’inscrit dans une ascension, à la fois concrète et symbolique.
Le complexe de Besakih vit au gré des cérémonies et des fêtes religieuses. Les jours de Odalan, Galungan, Kuningan, Betara Turun Kabeh, ou Saraswati, le site vibre au son des gamelans, des prières, des processions. La foule, le parfum des offrandes, les couleurs des sarongs : tout rappelle que ce lieu n’est ni musée ni décor figé, mais un espace où la tradition s’incarne.
Certains visiteurs s’attardent devant l’imposant Pura Penataran Agung, centre spirituel consacré à Shiva. D’autres cherchent la tranquillité du Pura Batu Madeg ou la discrétion du Pura Kiduling Kreteg. Tous, sans exception, s’arrêtent devant le panorama : rizières en escaliers, jungle, et ce jeu de lumière si changeant selon la saison.
Voici quelques raisons qui poussent voyageurs et fidèles à revenir encore :
- Pour l’atmosphère unique, parfois mystique, qui règne sur les terrasses
- Pour l’architecture balinaise, foisonnante et expressive
- Pour la charge symbolique du site, témoin de la résilience balinaise face aux catastrophes naturelles
Le temple mère de Bali s’impose comme un point d’ancrage où spiritualité et patrimoine se rejoignent.
Préparer sa visite : conseils pratiques et astuces pour profiter pleinement du site
Pour approcher le temple de Besakih, mieux vaut anticiper. Depuis Denpasar, Ubud, Amed, Sidemen, Kuta ou Canggu, la route traverse rizières et villages. Un départ tôt le matin permet d’éviter l’afflux de visiteurs et de profiter d’une atmosphère plus paisible, idéale pour ressentir la force du lieu.
- Horaires d’accès : visiteurs de 8h à 18h (accès libre 24h/24 pour les fidèles)
- Prix d’entrée : 60 000 IDR par adulte, 30 000 IDR pour les enfants
Sur place, une règle ne souffre pas d’exception : port du sarong et de la ceinture, fournis à l’entrée si besoin. Ce n’est pas affaire de folklore, mais un signe de respect pour la vie religieuse qui irrigue le temple mère. Arpentez les marches en silence, observez la gestuelle des familles balinaises venues porter leurs offrandes, gardez vos distances lors des rituels : chaque détail a son importance.
La découverte du complexe réclame un peu d’endurance et de curiosité. Prévoyez suffisamment d’eau, des chaussures adaptées, et acceptez que le temps change rapidement sur ces hauteurs. Multiplier les escaliers et déambuler entre les terrasses font partie de l’expérience. Solliciter un guide local peut donner une toute autre dimension à la visite, pour comprendre l’histoire, accéder à des espaces plus confidentiels et saisir la portée des rituels. Après l’ascension, s’installer dans un warung pour savourer un babi guling ou un nasi goreng prolonge la rencontre, avec la cuisine balinaise en guise de récompense.
Respecter les traditions : codes vestimentaires et attitudes à adopter sur place
Visiter le temple de Besakih, c’est accepter ses règles. À l’entrée, chacun reçoit un sarong et une ceinture, à porter autour de la taille. Ce vêtement traditionnel, parfois accompagné d’un châle sur les épaules, rappelle que le sanctuaire n’est pas un simple monument, mais un espace sacré. Les vêtements courts, débardeurs ou habits de plage restent à proscrire : ici, la tenue traduit le respect du lieu et des fidèles.
Les comportements aussi sont encadrés. Pendant les cérémonies religieuses, Odalan, Galungan, Kuningan, Saraswati,, la retenue s’impose. On ne traverse pas une procession, on ne perturbe pas la concentration des fidèles balinais. Les offrandes (canang sari) jalonnent les escaliers et les autels : il convient de ne pas marcher dessus, ni de les déplacer. Elles matérialisent la prière, le lien entre les hommes et le divin.
Quelques recommandations utiles pour préserver l’harmonie du lieu :
- Respecter les zones réservées : certains autels restent strictement accessibles aux croyants
- Avant de prendre une photo, surtout lors d’un rituel ou face à un prêtre, demandez l’autorisation
- Faire silence, surtout aux abords des pura principaux, pour ne pas troubler la ferveur
Au fil des terrasses et des sanctuaires, chacun découvre la richesse du panthéon hindou et la force de l’identité balinaise. Venir à pura Besakih, c’est bien plus qu’une visite : c’est s’imprégner d’une tradition vivante, qui résonne depuis des siècles au pied du mont Agung. Un rendez-vous où le présent dialogue à chaque instant avec l’invisible.


